A mes enfants, Géraldine, Antonin et Jean-Loup

Par cet essai, j'ai voulu montrer mon attachement à Cheilly les Maranges, village natal de mes parents et berceau de mes ancêtres depuis plusieurs siècles. Pourquoi avoir choisi les cartes postales anciennes pour vous en parler?

Les premières cartes postales éditées en France, apparaissent en 1875. Jusqu'en 1904, ce que nous considérons comme le verso de la carte est exclusivement réservé à l'adresse du destinataire, les messages étant écrits sur le coté imagé. Ensuite, le verso est séparé ce qui procure une plus grande part à la correspondance. Le début du 20ème siècle représente l'age d'or de la carte postale : elle était envoyée en nombreuses occasions, comme message d'amour ou d'amitié, souvenirs de vacances ou autres... La carte postale devient un moyen de communication populaire qui sert de propagande durant la première guerre mondiale. Durant l'entre-deux guerres, elle acquiert une bordure blanche et adopte parfois la couleur sépia. Aujourd'hui, elle constitue une véritable mémoire iconographique pour nos enfants et nous.

En ce début de siècle, Cheilly comptait un millier d'habitants, dont la vie, déja à cette époque gravitait autour du vin, bien qu'aucune carte postale ne témoigne de ce métier et de ses rites. La vie était très animée ; manufacture de bonneterie, usine à plâtre, transport fluvial et ferroviaire, 5 à 6 cafés-restaurants, hotel du Lion d'Or (au lit, on dort), entreprise de maçonnerie, épicerie, mercerie, maréchal-ferrand, scierie, écoles, ,,, Si les enfants ont quelque peu déserté les rues, les quartiers n'ont pas changé ; le canal, la gare, l'entrée du bourg, les places du haut et du bas, la mairie et la poste, les noyers, la Cozanne, l'église sont restés les mêmes.

Les guerres ont épargné les bâtiments, elles y ont érigé un monument aux morts. Alors pour quelles raisons ont disparu le lavoir, le vieux pont de Cheilly, le pont de la Rigole, la gare, le vieux cimetière ou les cafés? Probablement les temps modernes et ...l'indifférence!

Coincé entre la montagne des Trois Croix, celle de Chassey le Camp et le Mont de Rome-Chateau, Cheilly dort paisiblement dans la vallée de la Cozanne. La variété et la richesse des paysages, vignes impécablement taillées, vertes prairies, forêts giboyeuses, rivières indomptées, rues pentues, maisons bourguignones, ont rendu ce village très pittoresque au profit des éditeurs de cartes postales (Bardollet, Bouthenet, Roizot, Lapiche, Bourgeois Frères,...). Tout un chacun pourra peut-être y reconnaître un ancêtre, à la terrasse d'un café, à l'entrée d'un commerce, dans la rue ou devant la tricoterie.

Je remercie tous ceux qui ont bien voulu m'aider en toute simplicité dans ce projet, mes parents qui m'ont transmis l'amour de Cheilly et ma femme Hélène qui a le mérite de me partager avec mes passions.

Gérard LAPICHE

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